Les gens

Je me déteste pour ce que j'ai fait et je suis "bouffé" par le remords. Tout le monde semble m'avoir pardonner mais moi je ne me pardonne pas et ma seule consolation restera désormais d'éviter ce piège à d'autres. J'ai l'impression d'être un monstre que l'on désigne du doigt alors qu'il n'en est rien. Je ne veux plus affronter les gens par dégoût de moi-même.

Quelqu'un a-t-il déjà ressenti cela ? Parce que c'est affreux !

En octobre, je vais intervenir sur ce sujet dans un café-lecture de ma région et quelqu'un m'aide à écrire un témoignage que je voudrais offrir à la société. Je m'inscris désormais dans la prévention pour juste pouvoir survivre.

Ce sont d'excellents projets !!!
Pour tous ceux que tu pourras aider.
Et pour peut-être te prouver que tu n'es pas un monstre ? Tu sais, nul n'est à l'abri des dépendances...

Courage à toi.

JE crois pas que tu dois t'en vouloir de tout ça, c'est pas de ta faute si tu es tombé là-dedans... Je crois que c'est comme plein de trucs, genre la clope, tu commences pour essayer, tu trouves ça marrant et tu recommences et pour finir tu sais plus t'en passer...

Je crois que ce serait bien de te pardonner, histoire de pas nuire à tes relations avec ton entourage pour les 600 prochaines années..

Merci à vous 2. Même avec le temps, je dois avouer que j'ai du mal à me pardonner, surtt par rapport à mon "délit".

Mais vous avez raison : mes projets m'aident et me donnent l'espoir de pouvoir être moins mal un jour.

Bisous

Garde l'espoir, stp !!!

Oui il faut garder espoir!

Merci à vous

Cher Didier,

Je m'appelle Jacques. Je suis Wallon de Belgique et joueur compulsif abstinent.

C'est sûr que le jeu excessif ou compulsif est incompris et même rejeté socialement.

Encore plus que l'alcoolisme, pour lequel on dira : " Ben, il aime son verre ! C'est un brave type ! Que voulez-vous, il n'a que cela etc."

D'abord, le joueur peut se dissimuler et mentir plus facilement que l'alcoolo dont l'intoxication se voit toujours...

Ensuite, notre problème est émotionnel. Pas rationnel. Et l'environnement familial ou social le traite facilement par la raison. Il ne comprend pas notre déraison.

Petit exemple : pour nous 20 euros au jeu ne sont pas les mêmes euros, dans notre tête, que pour aller acheter une chemise ou un CD.

Le temps et l'espace n'ont pas la même valeur.

Nous sommes souvent performants ( et même économes ! ) dans les registres normaux de notre vie. Mais pas pour le Jeu.

On se ment à soi-même ( et on s'en veut ) et on ne ment aux autres que pour nos bêtises dans le Jeu.

C'est ce qui fait notre angoisse: le choc de notre RAISON face à l'impossibilité d'être "raisonnable" dans le seul registre du Jeu.

Combien de fois ne me suis-je pas traité de "con" ou "d'imbécile" mais seulement après...quand j'avais les poches vides...

Moi je ne crois même pas qu'on joue pour gagner ! On joue pour jouer, pour avoir ce stress incomparable de jouissance devant la machine, la roulette ou le billet de "Rapido"...

On sait que c'est insensé...mais on passe outre. La pulsion est plus forte.

Amicalement,

J'ai connu le "plaisir" du jeu pour le jeu sans vouloir gagner forcément ou en sachant pertinemment que je ne gagnerai pas. C'est sans doute ce qui m'a conduit à ma perte. Je pensais à chaque sortie de casino que je n'y retournerais pas mais j'y retournais tout de même dès le lendemain sans problème. A ce jour, je n'y retournerai plus et je suis suivi pour les nerfs.

Par contre, c'est vrai que dans le quotidien, je n'étais pas dépensier à outrance sans être forcément radin. Je pouvais faire plaisir à mes enfants sans excès et même à ma femme.

Ceci étant, j'interdis le jeu (même le grattage) à mes enfants par peur je pense.

Amitiés.

Dans le cadre des activités du groupe de Joueurs, nous sommes souvent appelés par des proches à la permanence et nous les écoutons toujours avec bienveillance, s'ils veulent une solution pour le joueur lui-même.
Mais si les personnes de l'entourage se font agressives, nous sommes obligés de laisser là la conversation. Et cela arrive.
En effet, nous sommes les "partenaires" du joueur, sûrement pas son complice non plus, mais jamais son adversaire.
Et souvent nous entendons les mêmes réflexions erronées ( selon nous ) comme celles -ci :

-Oui mais, "il" ne joue qu'à un seul jeu ( Loto, Loto-Vidéo, Casino, Tiercé, Cartes etc...)
Nous savons à l'expérience que le joueur est capable de jouer à tout.
Et qu'un jour ou l'autre, maintenant ou plus tard, celui qui ne trouve pas "son jeu" en trouvera un autre...
C'est pourquoi l'interdiction de fréquentation de Casinos ( et salles de jeux en Belgique ) et une bonne protection mais n'est jamais toute la solution.

- Oui mais ! Soyez certain ! "Il" ne fait pas de dettes...
Là, on reste discret mais on pense que si on a à faire à un véritable joueur compulsif concerné, il y a des chances pour qu'il ne dise pas tout...
Et là, on marche sur des oeufs...

- Oui mais, "il" est un garçon intelligent et doué...
Nous sommes probablement tous intelligents et doués...sauf quand nous perdons la tête au jeu.
Il est remarquable en effet que la plupart des joueurs sont entreprenants, courageux, inventifs, adroits et très compétents en de nombreux domaines, peut-être plus que la moyenne des gens.
Sauf dans un seul domaine : le Jeu...