Cette semaine, à la permanence téléphonique du Groupe de Joueurs, il y a eu 12 appels de déteresse...
Sur ces appels, il n'y en avaient que deux de Joueurs ( ou Joueuses ) eux-mêmes ( ou elles-mêmes )
Peu importe, l'entourage d'un joueur souffre beaucoup. De plus il est désemparé, parce que les étranges comportements du joueur dans le jeu ne lui ressemblent pas ni à ses comportements dans les autres registres de sa vie...
Souvent aussi, au titre de joueur moi-même, je "sens" que ces personnes de l'entourage ne savent pas tout... Elles le ressentent parfois aussi, mais refusent de l'avouer.
Et ces personnes méritent toute l'écoute possible aussi. Le difficile est d'être à l'écoute en effet de ces personnes sans toutefois entrer dans ce qu'elles souhaitent en fait entendre : des mots d'apaisement par rapport à la conduite de leur proche, des mots qui voudraient dire aussi que la situation n'est pas si grave que cela et surtout entendre qu'un petit effort de "volonté" pourrait mettre un terme au cortège de misères engendré...
Et pourtant, avec douceur mais avec fermeté, il faut pouvoir dire que la dépendance est grave et ravageuse et que SI ON EST REELLEMENT CONCERNE, il n'y a pas de petits remèdes.
Il faut revoir sa manière d'être avec un professionnel de l'écoute psychologique ou - en tout cas - pouvoir s'en ouvrir avec franchise sans crainte d'être réprimandé ou méprisé.
Et cette écoute conduit à une réévaluation des ses comportements et de ses objectifs de vie. Pour le joueur, cela passe par l'abstinence totale de jeu suivi d'une réévaluation des schémas de plaisir et de bonheur que le vie peut offrir.
Sur quinze ans de vie et de lecture, que ce soit en Europe ou au Québec, jamais je n'ai entendu ou lu de la part de spécialistes ( psychiatres ou psychologues ) des théories qui laisseraient encore une place, dans le cadre d'une cure, à l'une ou l'autre forme d'exercice du jeu, lorsqu'il y a dépendance affirmée..