Question: chéquiers & CB?

Coucou,

Jacques, peut tu répondre à ma question qui était de savoir si à l'heure actuelle tu es capable de te promener avec un chéquier ou une carte bleue sans replonger? J'ai vraiment besoin de savoir.

Merci à toi

Bizzzzzzzzz

Didier a pu le faire mais avant cela il a dû être mis sous la curatelle de sa femme. Sa curatelle lui a été retirée cette année seulement, après 2 ans si je me souviens bien. Il nous le dira qd ils e sera remis de ses pbs de santé.

Ma chère amie,

Je crois qu'on ne se comprend pas.
Se défaire des cartes de crédit et mettre une distance entre soi et l'argent a été pour moi une grosse partie de la solution, surtout au début, pour éviter les pulsions. C'est à dire une libération....

A côté de la détresse que j'ai connue avec le jeu, ma petite susceptibilité de disposer ou non de cartes de crédit ou de réserves d'argent est bien peu de chose.

Je n'ai donc jamais, depuis quinze ans, cru devoir changer le système puisqu'il est bon !
Et je continue de me protéger, sans aucune crainte ou obsession de rejouer pourtant.

Je n'ai plus de cartes de banque ou de crédit depuis le jour lointain où j'ai donné un coup de ciseau dedans.

J'ai toujours 20 euros sur moi. Rien de plus. Lorsque je PREVOIS une dépense ( faire le plein, aller acheter des CD vierges ou même aller au restaurant avec un ami) j'ai la carte de Banque qui est sur le coin du meuble du salon, chez moi et que je prends pour l'occasion et seulement pour cette occasion.
Je la remets automatiquement en place lorsque je rentre.

Les comptes, je ne les tiens plus. C'est ma femme qui le fait ! Et comme elle le fait beaucoup mieux que moi, pourquoi changer ?

Jamais je ne manque de rien et jamais je ne demande si je puis faire une dépense.
Jamais on ne me demande de me justifier...
Et je suis heureux comme personne dans ce système.

Pourquoi me poser des questions de "reprendre la carte" puisque cela va bien ainsi ?

Dans notre groupe de Joueurs, tout les abstinents raisonnent comme cela. Et ils sont nombreux et très heureux ainsi.
Un ami, A... est abstinent depuis trois ans. Il a remboursé ses dettes. Il était joueur de Casino.

Il s'est fait interdire de Casino en Belgique, en Allemagne, en Hollande, au Luxembourg et en France. A l'occasion de vacances, il vient de se faire interdire aussi, en passant, en Italie.
Il a raconté cela à la réunion.

Avant d'arrêter, il a tant souffert qu'il a considéré que dans notre petit pays qu'est la Belgique, on ne doit faire que quelques kilomètres pour être à l'étranger.
Qui le critiquerait ? Personne. Il agit librement et en fonction de ses intérêts. Personne n'a ri en l'entendant...

Je connais même un chauffeur de taxi qui fait gérer les recettes journalières de sa profession par son amie.
Il est tombé le nez dedans assez souvent et a risqué assez de fois de se faire mettre à la porte par son employeur que pour accepter cette situation avec le sourire.

Nous n'avons plus besoin de mentir lorsque nous ne jouons plus.
Jouer est la peste de notre vie.
Nous avons payé très cher pour nous en rendre compte.

Cela demande des moyens à mettre en oeuvre. Pour certains, ils paraissent être trop lourds à vivre en effet.
Ce sont souvent les personnes que l'on ne revoit plus parce qu'ils sont retombés dedans.

Où est le malheur ? Rejouer ou se mettre en condition pour s'aider à ne plus le faire ?

Choisissons...

J'aurais 2 questions Jacques : tu n'as plus jamais été tenté par le jeu depuis le joour où tu as cessé ?

Et la 2ème : est-ce que l'épouse de Didier aurait pu lui faire interdire le casino si elle avait su ou la démarche doit-elle venir du joueur lui-même ? Et qd on est interdit de Casino, comment cela fonctionne-t-il ? On ne le porte pas sur soi et on ne nous le demande pas à l'entrée si je me souviens des rares fois où j'y suis entrée ?

merci de me dire.

ps : je cherche comment faire pour ton document.

Quand j'ai cessé de jouer, j'avais déjà essayé d'arrêter à de très nombreuses reprises.
Il m'a fallu un véritable drame pour m'arrêter.
J'ai été mis à la porte de ma fonction de Directeur de Société pour faits de jeu, du fait que j'avais emprunté de l'argent à des clients.
Cela sans indemnité ni préavis.
J'ai été au Tribunal du Travail ( cela s'appelle Prud'homme chez vous je crois ) pendant neuf ans avant de retrouver mes droits.
J'ai été aidé pendant ces neuf années par un psychiatre.
Cela n'a pas été facile. J'ai eu des pulsions de jeu. Souvent. Mais je les ai surmontées.
Et je dois à la vérité de dire ceci, chose que je répète à mes amis des groupes.

Le 6 avril 2000, après avoir gagné mon procès et après neuf années d'abstinence, je me suis présenté dans une salle de jeux près de chez moi...pour aller voir...

La possibilité d'interdiction volontaire n'existait pas encore chez nous pour ces établissements.

J'avais sur moi une carte de Banque. J'ai perdu ce seul jour là la valeur de 1800 euros.

J'étais terrorisé. Je suis retourné chez ce psychiatre. Et c'est alors que j'ai créé avec deux amis le groupe des Joueurs de ma ville.

Je n'ai rejoué sur seize ans que ce jour là. Je ne l'oublierai jamais ! Et c'est là que j'ai compris qu'on ne guérit pas du jeu mais qu'on peut stabiliser sa vie dans l'abstinence. Car je suis un homme heureux. Et je dois dire qu'aujourd'hui, je reste vigilant mais je n'ai plus de tentations.

Que cela te permette de comprendre pourquoi, aujourd'hui encore, je ne veux plus entendre parler d'avoir beaucoup d'argent sur moi ou de disposer de carte de crédit quelconque à ma portée. Comme le recommande le mouvement des Joueurs Anonymes.

L'interdiction de Casinos et de salles de jeux en Belgique est une démarche administrative simple.
Elle est possible depuis quelques années seulement. Je crois qu'en France c'est un peu plus compliqué, mais c'est possible aussi.

Ce n'est pas la solution en soi. mais qu'est-ce que cela aide.
En effet, la pratique du jeu est à base de pulsions. Et quand on est interdit, la pulsion est de suite étouffée puisque l'accès est impossible.

La peste en France, c'est votre "Rapido" contre lesquels on ne sait pas se protéger. (comme le Loto-Vidéo au Québec)

L'idéal est que je joueur se fasse interdire lui-même. Mais on peut l'aider à acquérir cette conviction aussi.

C'est une fameuse protection en tout cas !

Merci bcp de ta réponse et saurais-tu nous dire quel est la forme de thérapie proposée par les psychiatres car au fond, je suppose que contrairement à l'alcoll, il n'y a pas de médicaments censés limiter les dégâts?

Le 'contrat thérapeutique" proposé par la Clinique du Jeu de l'Hôpital Brugmann à Bruxelles est très strict.
Avant de commencer les échanges avec le soignant, il faut signer un contrat dans lequel on s'engage à ne jouer à rien du tout, que ce soit un jeu d'argent ou non. On doit s'interdire même un simple scabble entre amis.
Et si il y a un retour au jeu, dans ce contrat à durée déterminée, il y a rupture de la cure.

Moi je trouve cela très rude et très sévère. Mais je respecte puisque cela semble donner des fruits.

Qu'avait fait le psychiatre avec moi ?

En réalité, travailler à chaque séance de psychothérapie sur un redressement dans ma tête des axes de ce qu'est le plaisir ou le bonheur.
Et favoriser de ma part l'expression libre de tout ce que j'avais fait et même pensé dans le cadre du jeu, même si c'était socialement inavouable.
Cela a été pour moi de dire au soignant le niveau de mes rêves fous et de mes fanstasmes. Et de mes intentions secrètes et inavouées pour obtenir de l'argent par exemple.

Je pouvais même lui téléphoner en cas de crise ou de forte pulsion.

Il avait raison de revoir avec moi la notion fondamentale de plaisir.

En effet, quand nous jouons, nous sommes victimes et bourreaux.
L'aspect "bourreau" est dans cette secrète envie lancinante de partir dans un "autre monde", le monde du rêve et du fantasme, au delà de toute réalité puisque nous connaissons normalement les risques que nous prenons. Alors que cela ne sert qu'à nous faire souffrir.

L'aspect "vcitime" puisque quand nous retombons par terre après une session de jeu, nous sommes dans une misère morale épouvantable. Nous nous en voulons à nous-mêmes et au monde entier.

Mon psychiatre disait que nous vivons dans un état de totale hypnose quand nous jouons et je reconnais que c'est vrai pour moi.

Quand nous avons envie de jouer, nous cultivons un état de ceritude que nous allons gagner.
Nous nous coupons de toute réalité extérieure. Nous n'avons plus de conjoint selon le cas, plus d'enfants, plus de profession, plus d'entourage social, plus de dettes, plus de soucis normaux.
Nous n'avons qu'une chose en tête : le jeu.
Nous perdons même la notion d'espace et de temps.
D'ailleurs, il est remarquable de constater que, dans un casino, il n'y a jamais d'horloge ni de fenêtre.
Les casinotiers savent bien comment faire. Il ne faut pas rappeler le joueur à la réalité.

Nous misons mais nous n'avons jamais le sentiment de perdre tant que nous avons de l'argent. Une mise perdue est directement gommée par une nouvelle mise dont nous sommes certains qu'elle va être gagnante.

Et si nous gagnons, souvent, nous ne reprenons pas notre gain. Il nous sert à alimenter la continuation du jeu.

Et, pour moi, si nous reprenons même notre mise, ce n'est qu'une avance que nous fait le jeu pour une nouvelle séance un jour ou deux plus tard.

Nous entretenons donc un état délicieux d'espérance du gros coup et, tant que nous avons de l'argent pour miser, nous entretenons l'idée folle que cela va arriver. C'est la grosse jouissance du joueur.

Mais c'est aussi ce qui le tue. On voit bien dans cette description que, plus il a d'argent à disposition, plus le processus sera long.
Mais aussi à la fin, plus destructeur.

En réalité, on pourrait dire que le joueur ne joue pas en fait pour gagner, puisqu'il finit toujours par tout perdre.
Il joue "pour jouer". En somme pour entretenir un état d'excitation intense qui est une jouissance en soi.

C'est cela que m'avait appris le psychiatre et qu'il a développé avec moi.

Ainsi j'ai appris des "trucs". M'orctroyer d'autres plaisirs par exemple. Lorsque j'avais envie de jouer, m'offrir plutôt quelque chose de bienfaisant et de positif, comme un livre, un disque ou quelque chose comme cela par exemple.

Et progressivement, j'ai appris que le plaisir et le bonheur n'est plus dans des démarches comme le jeu, mais bien dans cette grande paix d'être réglo avec soi-même, comme de ne plus mentir, ne plus faire des angoisses à cause de mes dettes et compagnie.

Ca c'était éliminer le négatif. Puis plus tard j'ai connu de véritables plaisirs de vivre : ma vie en couple redevenue harmonieuse, le sport, les délassements, les vacances, les petits bonheurs etc.

Cela s'apprend progessivement. Et dans les groupes d'abstinents on ne fait rien d'autre que cultiver ces valeurs-là.

On n'arrête pas de jouer parce que "ce n'est pas bien" ou parce que "c'est immoral".
Non ! On arrête de jouer pour retrouver une forme de vie heureuse qui est totalement impossible si on n'entretient pas des idées positives par rapport à son bonheur.

Mais mon médecin m'a aussi soigné et je me souviens avoir été traité aux anti-dépresseurs. En effet tout cela ne se gagne pas en huit jours et il y a une période terrible à vivre, surtout au début : c'est celle du remboursement des dettes d'une part et celle aussi de l'élimination de la terrible culpabilité par rapport à nos égarements du passé.

Je reviens sur un dernier point : L'envie de jouer est pulsionnelle. Et ces pulsions peuvent être terribles.
Mais je sais d'expérience deux choses :
- Jouer demande de l'argent. Si je n'en ai pas ou peu à disposition, la pulsion va automatiquement s'éteindre.
- Pour les casinos et les salles de jeux (en Belgique), je me suis fait interdire d'entrée. Donc je sais que jouer là-bas est impossible.
Donc la pulsion passera plus vite.

Et en fait, tout joueur abstinent que je suis, je sais il y a les bureaux de tabacs avec le loto, il y a les machines à sous dans les bistrots ( Bingos en Belgique, Rapido en France )
Dans ces conditions et comme joueur, je ne voudrais pas fréquenter ces endroits avec 400 euros sur moi. Ou avoir sur moi une carte de crédit correspondant à ces montants.

On dira que je suis sévère. Mais je n'ai plus le goût d'aller au bistrot depuis des années. Ou alors, avec des amis, je vais dans des bistrots où il n'y a pas de jeu.

Et pour mon journal du matin, je suis abonné et je le reçois par la Poste.

Je ne dis pas que c'est encore indispensable mais ce sont des dispositions que j'ai prises dans le temps pour ne plus jouer.
Et les (bonnes habitudes) sont ainsi prises.
J'ai tellement souffert que tout était bon pour ne plus jouer.

Juste pour dire que j'ai hébergé la brochure que tu as envoyée à Fred, Jacques, tout le monde peut la télécharger ici:
http://lonelink.free.fr/divers/brochure.doc ^^

Bonjour tout le monde,

Jacques merci de ta réponse je comprends maintenant la façon dont tu te protège de tes éventuelles pulsions.

Je retiens surtout cette phrase: on ne guérit pas du jeu mais qu'on peut stabiliser sa vie dans l'abstinence.

Cette phrase que tu as inscrite répond à bien des questions que je me posais.
Ce n'est pas la réponse que j'espérais mais cela me permettra de vivre en conséquence.

Bises
Myriam

Jacques, par rapport à mon mari, je te trouve très fort d'être capable de savoir où tu as une carte bleue à disposition sans être tenté de t'en servir pour le jeu et de plus, d'être capable de la prendre pour faire des achats sans aller jouer en suivant.

Si mon mari arrive à ce stade un jour ce serait déjà génial.

biz

je suis certaine qu'il y arrivera car il a la chance de ne pas êtr seul dans son combat

Ma chère amie,

Ce n'est pas une carte bleue, d'abord, ni une Visa,
C'est la "carte de Banque" du ménage qui ne permet même pas, de par notre volonté commune, de descendre en négatif. D'abord.

D'autre part, l'usage que je fais de cette carte est ponctuel et en somme assez rare... C'est pour mes approvisionnements informatiques et en fait, pour mettre de l'essence dans la voiture (car ma femme dit qu'elle ne sait pas le faire !)

Cette carte, je puis en disposer en fait depuis quelques années. Mais jamais, je n'en veux la garde. C'est moi qui ne veut pas.
Et l'argent liquide, en réalité, je le reçois. C'est vrai.
Et je ne m'en formalise jamais.
C'est l'argent de mes petites dépenses - une consommation avec des amis en ville, un petit lunch en ville aussi à midi ou des petites choses comme cela.

En fait, les "courses" de la vie journalière, nous les faisons toujours ensemble, ma femme et moi.

Le détachement par rapport à l'argent n'est pas du tout une contrainte pour moi, ni - comme on pourrait le penser - une humiliation.

C'est un choix de départ devenu une norme.

C'est devenu, dans ma conception, un des axes de mon bonheur.

Bonjour, Jacques,

J'ai imprimé tes messages et les ai lu à tête reposée hier soir. Ils m'ont beaucoup appris, je t'en remercie.

Je suis aujourd'hui confrontée à un autre problème, si ça ne te gêne pas, j'aimerai quelques conseils.

Cela fait maintenant 15 jours que mon mari est en "sevrage". Il n'a plus de moyens de dépenser donc plus de rapido possible. C'est sa volonté. Mais, je me retrouve vraiment face à une personne en manque et c'est très dur. Il me semble qu'il s'enfonce dans une dépression. Je ne sais comment l'aider.

Il est devenu paranoïaque, suspicieux, se sent victime pour tout, il est vraiment malheureux.

A d'autres moments, il est bien. Il passe d'un état à l'autre et je vois sa souffrance l'enfoncer. J'ai peur d'une depression.

Est-ce des symptomes que tu connais? Comment le soulager?

Au fait, à propos de ta "carte de banque", je ne connaissais pas ce terme, en france on parle de carte de retrait. Donc excuse mon insistance mais je n'avais pas bien compris.

A bientôt

Myriam

et pourquoi ne aps consulter un psy ? Enfin je dis peut-être n'importe koi.

bon courage à toi et ton mari

bisous

je trouve cela très positif la démarche de ton mari mm s'il est en manque mais j'ai une kestion idiote : c'est koi le rapido ?

Rapido c'est un loto où il y a des tirages tous les 1/4 d'heures environ. Cela se passe dans les bars, il y a un écran télé et cela n'arrête pas toute la journée. Les mises sont de 1 ou 2 euros pour un tirage mais tu peux faire plein de grilles et jouer un max. Tu peux même préparer plein de grilles, les enregistrer et ça joue en ton absence. Quand tu reviens, tu consulte les résultats. C'est identique au loto normal sauf que tu peux jouer tout le temps. Tu vois l'engrenage que cela peut créer... quelle M.... ce jeu, on devrait pouvoir l'interdire

Pour le psy, il est OK mais n'arrive pas à se décider. Je crois qu'il a trop honte. Pourtant ils ne sont pas là pour juger... Il n'ose pas se lancer.
je ne peux pas le forcer mais je trouve cela très dommage

Chère Myriam,

Je conais les désastres du "Rapido" en France (comparables à ceux du "Tactilo" en Suisse)

Nous l'avons échappé belle en Belgique car la Loterie Nationale a voulu nous imposer ce truc sous l'appellation "Expresso".

Bien que nous ne combattons pas par principe le jeu en soi, que nous ne sommes pas des "ligues anti-jeu" mais nous avons mis une telle pression (avec les centres de Santé Mentale") que le Parlement a refusé l'installation de ce truc.

Soit dit ne passant, à l'issue de nombreuses rencontres internationales, je puis dire que la France ( que j'adore pourtant ) est totalement à la traîne en termes de proctection du Joueur.

La "Française des Jeux" est une véritable organisation de malveillance envers le peuple français.
C'est aussi le seul pays ( et je l'ai vu dans le Var ) où l'on peut joueur sur les machines à sous sans entrer dans le casino ( et donc l'interdiction volontaire des salles de jeux et casinos est inopérante pour ces machines)
Voir Nice, Cannes, Juan-les Pins par exemple que j'ai vus moi-même.
Patrout ailleurs, ces machines sont DANS L'ENCEINTE du Casino. Il faut donc entrer pour y jouer.

C'est le pays où il est le plus tatillon et compliqué de se faire interdire de casinos.
Ici chez nous en Belgique ou en Hollande, il suffit d'envoyer un simple formulaire signé avec copie de la carte d'identité. Et c'est fait pour tout le pays.

Ainsi chez nous, pour entrer dans un casino ou une salle de jeux, le joueur doit :
- présenter sa carte d'identité. ( si c'est sa première visite, il est photographié ! )
- S'il n'est pas repris dans les fichiers informatiques d'interdits (et cela pour les 189 établissements du pays) il doit signer le registre de présence avec l'heure d'arrivée.

J'ai vu fonctionner le "Rapido" à Lille. Le patron du bistrot demandait même le payement comptant des consommations, de peur que les cleints n'aient plus de sous pour les payer en fin de partie...
Et les gens marchaient par terre sur des billets prérimés, laissés là en quantité...

Ce que le système a de "voyou" là-bas, c'est que, fonctionnant avec peu de chose à la mise, il paraît naïf.
Mais la répétition à longueur de journée de l'opération peut conduire à des débours incroyables.
J'ai rencontré à Bruxelles le Sénateur TRUCY, du Var, chargé par le gouvernement français de s'occuper de mesures à prendre pour la protection du joueur. Le gars n'avait vraiment pas l'air tracassé...

Mais tout cela ne règle rien pour ton homme.
Le Rapido est là ( comme d'autres jeux ) et il faut s'en accommoder.

L'idéal serait que le joueur lui-même s'interdise la fréquentation même des endroits où se trouve ce truc...

Il y a d'autres bistrots où se retrouver entre amis ou dans lesqueles aller boire un verre !

Je ressens, pour l'avoir vécue, la grande détresse de ton mari. Essaye ne ne pas le "maltraiter" mais protège-toi aussi toi-même.
On dit souvent ici qu'un joueur entraîne la détresse de cinq personnes de son environnement
dans la misère. Et c'est vrai.
C'est inutile de tomber en dépression à deux.
Donc protège-toi ! Même en partageant toi-même sur ce site comme tu le fais.

Souvent les moments de grande dépression ou de grand désespoir sont l'occasion de "lâcher le morceau" et de prendre des mesures de salut. Mais il faut que la phase d'irritabilité et d'agression ( en vérité dirigée contre soi-même dans un sentiment de culpabilité ) puisse passer.

Profite - si je peux dire - d'un moment d'effondrement de ton homme pour engager un discours constructif dans lequel pourra s'intégrer l'essai d'abstinence, le délaissement des cartes de retrait ou de crédit, le refus d'encore fréquenter certains endroits etc...

Et ne désespère pas de l'amener chez un psychologue. Cela va rarement du premier coup. Mais le débat avec le psychologue n'est pas un débat de maître à élève. C'est un débat d'égal à égal où tout peut être dit et dans lesquel on garde toute sa liberté de pensée et d'expression, avec l'avantage qu'il est souvent libératoire...

Tu as toujours de bons conseils, on voit vraiment ton vécu...
tu as raison, le rapido est dangereux car il parrait anodin. Mais, par exemple, mon mari est arrivé à jouer entre 300 et 600 euros par mois. Le mois dernier, il a joué 90 euros en 1 heure! c'était la dernière fois.

j'ai pris rendez-vous avec un conseiller conjugal pour m'aider à gérer cela et je lui ai proposé de venir avec moi. Il ne m'a pas encore donné sa réponse. En fait, il est tenté de jouer car il va dans les bars acheter son tabac. Il faudrait qu'il aille uniquement en bureau de tabac, je vais lui suggérer. Ce sera peut être moins dur de ne pas voir les écrans sachant qu'il n'a pas d'argent pour cela.

Hier soir, je lui ai expliqué que je voyais sa souffrance et qu'au delà de sa méchanceté envers moi, je voyais une dépression pointer le bout du nez. Je lui ai dit que ça n'arrivait pas qu'aux faibles, que l'on a tous un jour un vague à l'âme et que cela peut dégénérer en dépression sans rapport avec la folie. Je lui ai expliqué que ça arrive à tout le monde un jour ou l'autre, que je ne suis pas psy et qu'avant que ça devienne trop lourd à supporter il devrait se faire aider... J'ai profité comme tu dis de ce moment pour lui parler et le mettre face à la réalité. Il a versé une larme et s'est vite repris ( il ne pleure jamais). Mais cette larme m'en a dit beaucoup. J'ai si mal pour lui. Je pleure en cachète car cela ne l'aiderai certainement pas de me voir pleurer mais dur dur.

avant cette acalmie hier soir, il me regardait avec un air soupçonneux et me soutenais que j'avais une aventure. Cette idée l'obsède. Je lui ai dit le mal qu'il me faisait de m'accuser de "trahison", (pour moi c'est cela), et je l'ai laissé réfléchir.

Plus tard, il s'est calmé et on a enfin pu dialoguer, je lui ai fait admettre qu'au fond de lui il savait que c'était faux et que c'était idiot. Je viens d'accoucher, j'ai des problèmes et un magnifique bébé.... Je ne veux pas d'amant, j'ai vraiment d'autres chats à fouetter!

il y a vraiment 2 personnes face à moi:

- le malheureux, souffrant, parano, méchant, agressif,
- mon mari (celui que j'ai épousé) qui est déboussolé.

c'est compliqué à gérer... Je ne suis pas parfaite et je le sais mais j'ai du mal à différencier ses reproches justifiés et ses reproches farfelus.
vivement le rendez-vous vendredi, j'espère y voir plus clair.

je prie pour qu'il m'accompagne.

Au fait, j'ai lu la brochure sur les joueurs, elle est vraiment instructive. merci

bizz

si il ets ok, alors laisse faire le temps et cela viendra. Peut-être que tout cela ferait trop d'un coup non ?

merci pour l'explication sur le rapido et pardon de mon inculture en la matière. Je ne connaissais aps du tout. J'étais juste une adepte du Millionnaire

bisous

alors il était temps que tu découvre cette saleté de rapido!

tu as certainement raison. Je suis impulsive et quand je prends une décision je veux que ça se mette en place de suite. Mais c'est vrai que du point de vue psy, le temps est primordial. Et de plus, malgré tout ce que j'imagine, je ne suis pas à sa place et je ne fais qu'imaginer ses souffrances. Les vivre c'est différent.

je vais lui laisser du temps.

merci.

Ps: il me tarde qu'il y ai d'autres proches ou joueurs qui viennent sur le forum, j'ai l'impression de tous vous mobiliser sur mes problèmes et focaliser le forum sur mon histoire. cela me gêne. Mais c'est vrai que j'ai tellement de question pour Jacques ( seul expérimenté en la matière pour l'instant), à chq étape, tellement de questions m'envahissent. Je vis cette épreuve par palliers.

en tout cas merci à vous tous de tout coeur.

Pour frederique:
article de France 3:


Le Rapido: gros succès, grosse dépendance


Le 11 septembre 1999, le coup d'envoi du Rapido est donné. Ce nouveau jeu est le fruit d'un effort particulier du service marketing. Il s'agit de lutter contre une érosion du chiffre d'affaire du Loto. De plus, le Keno avait mis cinq ans avant de s'imposer. Il fallait frapper un grand coup.

Les stratèges du marketing de la FDJ concoctèrent un jeu à tirages réguliers, toutes les cinq minutes, qui permettait de fidéliser les clients, et se déroulant sur les écrans de petites télés placés dans plus de 8.200 salles de café. Autre trouvaille, il n'y eut pas de publicité à la télévision mais uniquement dans les lieux de vente afin de faire des économies de coûts de lancement.

Le succès est rapide. En 2004, 3,2 millions de personnes ont coché au moins leur huit numéros -sur vingt. Quand au chiffre d'affaires de ce jeu, il a dépassé celui du roi Loto. Mais cette réussite cache un aspect moins rose. Le nombre des joueurs dépendants, qui, bien qu'estimés à 1,2% de joueurs s'élèveraient à 50.000, selon l'Express.

Chacun peut voir s'il reste un moment dans un café avec Rapido, certaines personnes jouer à chaque tirage, nerveuses ou excitées, au comportement compulsif, fumant, ou buvant un verre. Les patrons de bistrots se frottent les mains. "La fréquentation de mon établissement a été dopée par l'arrivée du Rapido", explique un patron de bar. Mais les joueur dépendants, eux, trinquent. Plus jeunes et plus masculins que ceux du Loto, ils sont souvent en position de fragilité: salaires faibles, chômage ou RMistes. Des personnes âgées, aux faibles revenus, font également partie des joueurs réguliers. Le joueur a le sentiment de gagner souvent avec un tirage toute les cinq minutes? S'il perd, il peut retenter sa chance quelques minutes après. Résister est difficile quand on est dans la précarité.

Le point noir de l'addiction a suscité toute une série de réactions, notamment dans les medias. Devant cette agitation et la révélation d'une situation dramatique vécue par certains joueurs, la Française des jeux, alerté par SOS joueurs a modifié certains aspects du jeu. Depuis le 10 mars 2005 la mise maximale est passée de 4.000 euros à 1.000 euros et le nombre de tirages avec un même bulletin est désormais limité. La société mène toujours une étude de fond sur le comportement des joueurs.

Peu d'homme politiques ont réagi. A part le sénateur (UMP) François Trucy du Var, auteur du rapport parlementaire sur "Les Jeux de hasard et d'argent en France". Il pointait déja, en 2002, les carences de la politique concernant les jeux d'Etat en termes de prévention et d'aide aux joueurs dépendants. Sans résultat. L'urgence pour lui, désormais "est la création de consultations spécialisées dans les hôpitaux publics à l'intention des joueurs en perdition" (L'Express).

Le médecin-chef Marc Valleur, de l'hôpital Marmottan, à Paris, indique que de nombreux joueurs dépendants l'appellent et prennent rendez-vous à sa consultation dédiée habituellement au "crack, à la coke et à l'héro". Selon L'Express, le psychiatre indique que "rien ne ressemble plus à un cocaïnomane qu'un damné du Rapido". "Le joueur de Rapido est en quête d'un flash d'adrénaline, d'une sensation forte et instantanée".

Que peut la médecine pour les vrais accrocs? Considéré depuis toujours comme un vice honteux, l'addiction est devenue un enjeu de santé publique. En quelques années des centaines d'études lui ont été consacrées dans les revues internationales. Un premier pas. Chercheur à l'Université Laval, au Québec, le docteur Ladouceur explique que les joueurs excessifs mettent plus de convictions dans leur idées irrationelles.

En Allemagne, le docteur Meyer de l'Université de Brême, affirme que les conduites des joueurs dépendants ont "des effets physiologiques et neuro endocriniens" (production d'hormones). "Ces phénomènes, associés à d'autres facteurs sociaux ou psychologiques" comme le manque "de confiance en soit, peuvent conduire un sujet à la dépendance", selon la même source.

Le docteur Valleur explique que "le sevrage" des joueurs "est relativement simple. Les effets physiques se limitent à de la nervosité ou des difficultés à dormir". L'inconvénient est que le risque de rechute est important. La guérison est-elle un mot tabou? Le docteur Robert Ladouceur obtient, dit-il, des taux de guérison de l'ordre de 80% mais un autre praticien, le docteur Bistagnin, de Nice, estime que son traitement ne marche qu'une fois sur deux.

Pour sa part, l'Association SOS-Joueurs, propose notamment des psychotéraphies pour les joueurs dépendants. Financée par les industriels du jeu, l'Association oraganise aussi des réunions de groupe sur le modèle des Alcooliques anonymes.

Avec l'Internet, la Française des Jeux dispose d'un nouveau support pour attirer de nouveaux joueurs. En 2004, la plateforme en ligne de la Française des Jeux a réalisé 29 millions d'euros de revenus soit 3,6 fois plus qu'un an plus tôt. Mais le portail, qui réalise 0,3% du produit brut de la FDJ n'est pas encore rentable.

La raison en est "les coûts de notre plateforme qui requiert un haut niveau de fiabilité", explique Etienne Baudec, responsable marketing multimédia à la Française des jeux, ajoutant que le site ne devrait être profitable qu'en "2007".

Selon la Française des jeux, 630.000 joueurs sont inscrits sur le site qui reçoit 1,8 millions de visiteurs uniques par mois. Parmi ces joueurs branchés, l'un d'entre eux a décroché 1 million d'euros au Loto, le 19 janvier 2005. En 2004, le panier moyen de près de 50.000 joueurs par semaine avoisinait les 5,8 euros.

Encore du chemin pour accéder à la rentabilité mais la FDJ ne lésine pas sur ses deniers pour parvenir à ses fins. Ainsi le budget communication online était, en 2004, de plusieurs centaines de milliers d'euros. Il servait notamment à des opérations marketing -dont des campagnes d'emailing avec des partenaires tels Wanadoo, AOL et Yahoo. Pour 2005 le budget communication est en augmentation. Si la plupart des internautes naviguant sur le site viennent pour y chercher un résultat du Loto ou du Keno, les responsables de la Française des jeux aimeraient bien qu'un plus grand nombre d'entre eux se laissent tenter par les paris en mode virtuel. Au risque, de devenir des joueurs dépendants.

Merci pour l'envoi de cet article documenté sur le Rapido.

Je me suis permis de le copier et de l'adresser au service "information" de la "Commission des Jeux de Hasard" à Bruxelles.

J'ai rencontré ce Sénateur F. Trucy, rapporteur des problèmes de "Jeu pathologique" en France. En fait, il est bien symathique, mais il ne m'a guère convaincu.

juste une chose qui me perturbe ds cet article, ok pour limiter les mises mais 4000 à 1000 euros, c'est pas encore trop ?

Myriam, il me tarde aussi que ce forum fonctionne. Actuellement, Didier est en tournage pour une émission de Delarue en septembre. Si vous êtes intéressés tous, je vous livrerai la date que je saurai autour du 10 septembre. Il est vrai que je prends ici conscience de ma chance de n'être pas allée plus loin ds mon addiction. Didier a été comme Jacques je crois, un joueur compulsif de casinos.

Chère Frédérique,

Je ne connais pas bien le Rapido, mais il est évident que c'est beaucoup trop.
D'autant que ce jeu est sans limites.

Note qu'on peut constater que toutes les Loteries d'Etat ont des politiques de Jeu épouvantablement destructrices.

Prend le slogan " Devenez scandaleusement riches" de l'Euromillions, c'est un véritable appel à la compulsion.

Mais ces "entreprises publiques" comme la "Française de jeux" ou la "Loterie Nationale" chez nous sont totalement indépendantes dans leur éthique.

Et ces organisations se vantent de financer les organismes de santé publique. C'est une totale hypocrisie.

Question de limites, sais-tu qu'en Belgique, au Lotto ( orthographe ayant cours en Belgique ! ) on peut miser 14 croix ( sur 42 ) pour un montant unique de 1.501,50 euros par bulletin ?

C'est assez inimaginable en effet !

et c'est légal ? Je n'aime pas dire du mal mais c'est abusif je trouve. Enfin je suis mal placée pour dire ça. Qd vous jouez ou qd vous avez joué, vous n'aviez pas le sentiment que vous en étiez à des sommes énormes ? Vous ne vous demandiez pas comment vous alliez finir le mois ? Est-ce que finalement il s'agit de jouer pour jouer ou de jouer pour gagner ?

Bonjour!

l'article m'a tellement choquée, écoeurée et mise en colère que je me suis dit qu'il fallait vous le faire lire.

Pour répondre à ta question, frederique, relis bien les deux longs messages de Jacques. En particulier le passage où il explique que quand le joueur joue il oublie tout: famille, dettes, solde de son compte bancaire... donc il ne pense pas à sa fin de mois. Ce que je retiens c'est que le joueur est concentré sur l'instant présent, son jeu, et il ne pense pas du tout aux conséquences de ses dépenses, ou alors il est sûr de gagner, ou il minimise les conséquences qu'il imagine vaguement. je ne suis pas dans la situation mais c'est ce que j'ai retenu du témoignage de Jacques et de celui de mon mari.

c'est impressionnant.

Cet article m'écoeure car lors de la création de ce jeu, ils savaient et voulaient que cela soit un piège infernal. Chaque joueur pris dans la spirale est à coup sûr foutu. Si je tenais les inventeurs sous la main.... de même que les responsable de la française des jeux... mais ils sont sûrement dans les îles dans un hamac avec l'argent des pauvres joueurs... j'ai l'impression de voir un pot de confiture et des mouches autour. Ils ont tout fait pour que le rapido devienne un engrenage pour les joueurs, si tu commence, tu ne t'arrête plus.

j'aimerai porter plainte contre tout ce petit monde un peu comme les fumeurs qui ont attaqué Marlboro ou je ne sais plus quel fournisseur de tabac. Mais je ne sais si ça serai utile. Moi je voudrai que le rapido soit interdit.


désolée de ma mauvaise humeur mais cet article m'horripile!

par contre, grande joie pour moi, grande victoire aussi dans notre petit cheminement vers l'abstinence totale:
cette seule petite larme sur la joue de mon mari et cette lueur dans son regard était peut être une prise de conscience... il souhaite rencontrer la psy vendredi. Je vais commencer le rendez-vous avec lui puis le laisser seul avec elle ou directement le laisser seul on verra ce qu'il voudra faire. En tout cas, je ne souhaite pas assister à la séance car je pense qu'il sera plus facile pour lui de parler si je suis absente. De plus, si la psy cherche la raison de son addiction dans son passé, cela ne me regarde peut être pas. Moi je pense que je suis là pour l'aider et le soutenir et certainement pas pour espionner son passé et y mettre mon grain de sel.

Je suis ravie!

bonne nouvelle pour le forum, j'ai contacté sos joueurs pour les remercier de m'avoir donné l'adresse de ce forum et leur préciser qu'il était méconnu mais super. Ils m'ont répondu qu'ils n'hésiteraient pas à diffuser cette info dans leur réunions. Peut être que nous aurons bientôt des nouveaux venus

biz biz